Le point de vue de la SDT
La "Société Du Travail" ou "philosophie des Praticiens"
Leur site est très intéressant, bien que malheureusement pourri par une pub particulièrement agressive qui fait "tache" par rapport aux sujets traités!
En cliquant sur l'image ci-contre vous vous retrouverez sur leur page d'accueil.
Ce qui nous intéresse tout particulièrement ici est la page intitulée "CRITIQUE D'UNE THÉORIE INACHEVÉE: L'ÉCONOMIE DISTRIBUTIVE (de l'abondance)".
Juste trois remarques
① Grâce à l'apport du contrat civique l'économie distributive n'est plus une "théorie inachevée" (bien qu'elle ne pourra jamais être autre chose qu'une étape de transition qu'on pourrait présenter ainsi: "le socialisme distributif prépare le communisme libertaire").
②: La monnaie distributive n'est pas "toujours un système monétaire": le "toujours" insinuant que les tickets qui peuvent être électroniques! de distribution seraient une monnaie tout à fait ordinaire!
③ Le revenu social n'est pas un "moyen d'échange": l'Économie Distributive abolit l'échange!
Le Manifeste des Praticiens
Les 130 articles du MANIFESTE DES PRATICIENS méritent aussi le détour, et ils devraient constituer la base de toute éducation civique...
Voici le même manifeste sans la pub.
CE QUI PEUT ENCORE AMÉLIORER L'ÉCONOMIE DISTRIBUTIVE
Ceci n'est qu'un court extrait et les surlignages ne sont pas d'origine.
CRITIQUE D'UNE THÉORIE INACHEVÉE: L'ÉCONOMIE DISTRIBUTIVE (DE L'ABONDANCE)
Le premier point — annoncé fièrement par les partisans de l'ED — avec lequel un Praticien est nécessairement en désaccord est le suivant: "La distribution du pouvoir d'achat se fait en créditant périodiquement le compte de chaque citoyen, de sanaissance à sa mort." Si effectivement un Citoyen peut être vieux, en revanche nul ne peut être Citoyen en naissant! Peut-on être Citoyen du seul fait de naître quelque part? Peut-on jouir de Droit avant de s'en être montré digne? Si les Droits sont liés à des Devoirs, et vice versa, les Droits du Citoyen sont liés à des Devoirs civiques. Un bébé s'acquitte-t-il des Devoirs du Citoyen comme son père? Si les Citoyens sont égaux en Devoirs et en Droits, pourquoi certains jouiraient-ils des Droits du Citoyen sans remplir les Devoirs liés à ce statut? Qui est Citoyen, qui ne l'est pas? Comment le devient-on, peut-on le devenir? S'il faut Travailler pour l'être, pourquoi les enfants sont-ils donc considérés d'office comme des Citoyens à part entière? (Disons encore une fois que refuser aux enfants le statut et les Droits de Citoyen, n'enlève pas à la société et à leurs parents les Devoirs qu'ils ont envers eux et qui, d'une certaine façon, leur confère indirectement des droits qui, néanmoins, ne sont pas ceux du Citoyen). Ou la Citoyenneté est liée à des Devoirs et donne les Droits du Citoyen, ou elle est un concept vide de sens! Par ailleurs, être Citoyen, état qui confère des Devoirs, doit résulter d'un choix. En l'occurrence, l'ED ne laisse pas ce choix, ce qui pourrait être considéré comme une oppression, comme le premier acte funeste d'une pièce tragique! Il semble donc que les théoriciens de l'ED aient mal cerné le Contrat Social qui doit unir les Citoyens, qu'ils se soient contentés de suivre leurs intuitions et d'écouter leur humanité.
Ce manque de cohérence (révélateur) pourrait avoir des suites dommageables! D'une part, il se pourrait fort que la société entretienne des individus à ne rien faire car, d'un côté, la notion de contrôle du Travail est totalement absente de la théorie de l'ED, sinon relativement laxiste, alors que, d'un autre côté, le fait de recevoir des crédits, c'est à dire d'être Citoyen, n'est pas nécessairement lié au fait de Travailler, le Travail étant néanmoins présenté comme un Devoir. Au lieu de constituer une base inébranlable, il y a donc dans les concepts fondamentaux de l'ED des faiblesses qui annoncent une construction hasardeuse et un édifice social branlant! D'autre part, les partisans de l'ED savent — du moins ont-ils l'intuition — que l'égalité des Droits passe par l'égalité du pouvoir d'achat qui, en l'occurrence, se traduirait en crédits. Pour être égaux, tous les Citoyens devraient donc disposer d'autant de crédits. Puisqu'ils considèrent les enfants comme des Citoyens, les enfants disposeraient d'autant de crédits que les Citoyens adultes, crédits utilisables par eux seuls. Or la somme des crédits serait théoriquement l'équivalent de la valeur de la production générale. Pour que la production soit consommée en intégralité, il faudrait donc que tous les crédits soient dépensés. Mais peut-on concevoir un instant non seulement que les besoins des enfants égalent celui des adultes mais encore que les enfants soient en état de faire les courses? Les enfants ne dépenseraient donc pas leurs crédits, ce qui serait autant de surproduction. (La sénilité placerait certains Citoyens dans la même situation de ne pouvoir dépenser leurs crédits). Que se passerait-il l'année suivante? La société devrait-elle à nouveau faire la même erreur et leur verser autant de crédits qu'aux adultes? Les nouveaux crédits devraient-ils se rajouter à ceux non dépensés — cas qui pourrait également concerner les adultes? — Si oui, que devient l'égalité en Droits (c'est à chaque instant que les Citoyens doivent être égaux en Devoirs et en Droits, et non devant une distribution de crédits!)? Si non, si un plancher est fixé, si des crédits sont virtuellement détruits, que devient la production qui correspond à des crédits qui n'existent plus? Bref, émettre exactement une quantité de crédits égale à la valeur de la production générale ne risquerait-il pas de créer un phénomène de surproduction artificiel?
Mais, admettons que l'ED fasse preuve de bon sens et n'octroie pas aux enfants autant de crédits qu'aux adultes. Dans la mesure où elle reconnaît aux enfants le statut de Citoyen et où les Citoyens doivent être égaux en Droits, consommer étant un Droit fondamental, les Citoyens en ED seraient donc inégaux en droits, ce qui n'est pas le moindre paradoxe lorsqu'est proclamé sacré le Principe d'Égalité. Nous voyons déjà combien ce système de crédits compliquerait les choses, combien les choses seraient bien plus compliquées qu'en SDT!