Nouvelle Vue sur la Réincarnation
Une "nouvelle vue" qui ne semblera nouvelle qu'à ceux qui ne connaissaient pas l'ancienne
Rétablir la Vérité
L'Étrange Consensus
Une idée prétendument universelle
La théorie de la réincarnation serait, paraît-il, admise par tout le monde et partout dans le monde, sauf bien sûr par ceux qui ne seraient pas "spirituels" ou par ceux qui n'auraient pas encore "assez réfléchi" sur la question...
Ah bon ? VRAIMENT ?
Une découverte surprenante
En cherchant un peu, on s'aperçoit que la théorie actuellement en vogue de la réincarnation est très loin d'avoir été partagée par tout le monde.
On n'est pas obligé d'être d'accord avec eux, mais on ne peut pas faire autrement que d'admettre que René Guénon, Jan Van Rijckenborg, Bô Yin Râ, Thích Nhất Hạnh, Ananda Coomaraswamy ne sont pas des "petits débutants" dans le domaine de la spiritualité, et qu'en plus ils savent réfléchir.
Si vous ne les connaissez pas, sachez qu'ils ont tous leur fiche Wikipédia. Ce n'est pas que Wikipédia soit une référence, mais c'est un moyen accessible à tout le monde pour se forger une idée avant de faire, éventuellement, des recherches plus poussées.
Vous allez donc trouver ici suffisamment d'extraits de ces diverses sources pour, dorénavant, être en mesure de reconsidérer le sacro-saint dogme sans avoir peur de passer pour un crétin ou un matérialiste.
La Théorie Traditionnelle
La personnalité
Notre corps physique, mais aussi notre corps éthérique, notre corps astral, notre corps mental (tout ce qui se rapporte à notre conscience : nos sensations, nos émotions, nos pensées) ne vit qu'une seule fois.
Après notre mort physique, de l'autre côté du voile nos autres corps meurent eux aussi, chacun à leur tour. C'est dur à admettre, mais il y a une heureuse alternative qu'on verra un peu plus loin :-)
Des hors-la-loi essayent de survivre dans l'au-delà en parasitant les vivants, mais ça c'est une autre histoire...
L'Âme (le Soi, le Microcosme)
Elle est immortelle mais ce n'est PAS nous.
Elle est devenue, suite à un "incident", actuellement "incomplète" et comme endormie.
C'est elle qui est enchaînée à la roue des renaissances, et qui attend la délivrance.
Elle attend qu'une personnalité réussisse, au lieu de mourir pour rien, à mourir en se fondant en elle.
1°) Si la "greffe" est couronnée de succès alors la personnalité gagne la vie éternelle mais sous une forme tellement supérieure qu'il nous est totalement impossible de l'imaginer (tout comme la chenille est incapable d'imaginer ce qu'est la vie d'un papillon).
2°) Dans le cas où l'opération échoue, elle aura une nouvelle chance avec une nouvelle personnalité...
Que Penser?
La théorie authentique
On n'est bien sûr pas obligé d'y croire, mais ça ne nous empêche pas de reconnaître — en se basant objectivement sur les extraits qui vont suivre — que la véritable théorie (que l'on soit pour ou contre cela ne change rien) c'est bien celle-là.
Vous pourrez la réfuter à l'aide du point de vue chrétien, musulman ou taoïste (ou d'autres religions) mais vous ne pourrez plus nier son existence...
Les mémoires inexpliquées
Elles peuvent parfaitement s'expliquer (pour les férus d'ésotérisme, mais bien sûr pas pour les esprits "cartésiens") par des connexions accidentelles aux "archives akashiques".
Ces archives seraient comme un "Internet cosmique", une "mémoire de l'univers", où absolument tout serait enregistré et consultable (ne vous inquiétez pas pour votre vie privée : il faut aussi, comme sur Internet, des "mots de passe"!).
Ceux qui ont de l'inspiration, comme les artistes, les inventeurs, les chercheurs, sont soupçonnés obtenir leurs informations en se connectant inconsciemment sur le sujet qui les intéresse.
Certains prétendent s'y connecter à volonté, en toute conscience. Par exemple s'ils se connectent sur Napoléon ils vont connaître en un instant TOUT sur lui... après le plus long c'est d'écrire le livre!
Connexion fortuite
Une personne ne connaissant pas les archives akashiques se connectant accidentellement pendant son sommeil sur Napoléon croira dur comme fer qu'elle est la "réincarnation" de Napoléon.
Encore plus fort : si c'est un japonais celui-ci pourra éventuellement se mettre à parler français malgré qu'il n'a jamais étudié cette langue. Alors là même les rationalistes les plus sceptiques pourront être convaincus qu'on détient ici une preuve absolue que la réincarnation existe.
Mais pour que ce soit une preuve il faudrait que la réincarnation soit la seule explication possible. Or ce n'est pas le cas puisqu'on peut aussi expliquer le phénomène par les archives akashiques!
Un matérialiste qui rejette le paranormal est cohérent avec lui-même en disant que les archives akashiques c'est de la pseudo-science, mais pas un adepte du New Age, ni un adepte de rien du tout qui aurait décidé qu'il lui semble raisonnable de croire en l'existence de la réincarnation.
Phénomène paranormal (archives akashiques) ou phénomène paranormal (réincarnation) : il est insensé de croire en l'un plutôt qu'en l'autre sans raison.
L'évolution en ce monde
Pour la théorie traditionnelle de la réincarnation il importe peu que l'individu ou la société se perfectionne.
On doit juste se "dépouiller", on comprend mieux ainsi la philosophie des peuples premiers.
Prendre de la Hauteur
Un nouvel univers
La théorie traditionnelle nous place devant quelque chose de plus grand que nous, quelque chose qu'on ne peut pas comprendre.
Tout comme des créatures vivant dans un univers à deux dimensions ne pourraient pas comprendre qu'un cercle et un rectangle puissent être deux images d'un même objet.
Même en leur présentant le dessin endeux dimensions d'un cylindre, elles feraient remarquer que le cercle n'est pas un cercle mais un ovale, et que dans le rectangle il y a deux côtés qui ne sont pas droits donc ça ne peut pas s'appeler un rectangle.
Le koan fondamental
La théorie traditionnelle de la réincarnation est pour nous comme un véritable koan zen.
Et comme il s'agit de NOTRE vie et de NOTRE mort on ne peut pas l'évacuer aussi facilement qu'on pourrait balayer un koan non existentiel comme "Quel est le son du claquement d'une seule main?".
Une croyance contre-intuitive
La version moderne occidentale (et centrée sur l'égo) de la réincarnation est tellement superficielle et naïve qu'elle fait pâle figure quand on la compare à la théorie traditionnelle...
L'ERREUR SPIRITE de René Guénon (1923)
Page 33
"Si l’on veut faire allusion à la théorie de la réincarnation, nous répéterons qu’elle n’a jamais été enseignée dans l’Inde, même par les Bouddhistes, et qu’elle appartient en propre aux occidentaux modernes; ceux qui prétendent le contraire ne savent pas de quoi ils parlent; (Le Dr Gibier va jusqu’à traduire avatars par "réincarnations" (p. 117), et il croit que ce terme s’applique à l’âme humaine.)
Page 44
"Or, la théorie de la réincarnation est un des emprunts que l’occultisme, aussi bien que le théosophisme, a fait au spiritisme, car il y a de tels emprunts, et ces écoles ont bel et bien subi l’influence du spiritisme qui leur est antérieur, en dépit de tout le mépris qu’elles témoignent à son égard. Pour la réincarnation, la chose est très claire : nous avons dit ailleurs comment Mme Blavatsky prit cette idée aux spirites français et la transplanta dans les milieux anglo-saxons; d’autre part, Papus et quelques-uns des premiers adhérents de son école avaient commencé par être théosophistes, et presque tous les autres vinrent directement du spiritisme; il n’y a donc pas besoin de chercher plus loin."
Page 127
"Le terme de "réincarnation" doit être distingué de deux autres termes au moins, qui ont une signification totalement différente, et qui sont ceux de "métempsychose" et de "transmigration"; il s’agit là de choses qui étaient fort bien connues des anciens, comme elles le sont encore des Orientaux, mais que les Occidentaux modernes, inventeurs de la réincarnation, ignorent absolument."
Page 128
"«Il y a, dit Allan Kardec, entre la métempsychose des anciens et la doctrine moderne de la réincarnation, cette grande différence que les esprits rejettent de la manière la plus absolue la transmigration de l’homme dans les animaux, et réciproquement». Les anciens, en réalité, n’ont jamais envisagé une telle transmigration, pas plus que celle de l’homme dans d’autres hommes, comme on pourrait définir la réincarnation; sans doute, il y a des expressions plus ou moins symboliques qui peuvent donner lieu à des malentendus, mais seulement quand on ne sait pas ce qu’elles veulent dire véritablement, et qui est ceci : il y a dans l’homme des éléments psychiques qui se dissocient après la mort, et qui peuvent alors passer dans d’autres êtres vivants, hommes ou animaux, sans que cela ait beaucoup plus d’importance, au fond, que le fait que, après la dissolution du corps de ce même homme, les éléments qui le composaient peuvent servir à former d’autres corps; dans les deux cas, il s’agit des éléments mortels de l’homme, et non point de la partie impérissable qui est son être réel, et qui n’est nullement affectée par ces mutations posthumes."
Pages 130 et 131
"Après avoir dit en quoi consiste vraiment la métempsychose, nous avons maintenant à dire ce qu’est la transmigration proprement dite : cette fois, il s’agit bien de l’être réel, mais il ne s’agit point pour lui d’un retour au même état d’existence, retour qui, s’il pouvait avoir lieu, serait peut-être une "migration" si l’on veut, mais non une "transmigration". Ce dont il s’agit, c’est, au contraire, le passage de l’être à d’autres états d’existence, qui sont définis, comme nous l’avons dit, par des conditions entièrement différentes de celles auxquelles est soumise l’individualité humaine (avec cette seule restriction que, tant qu’il s’agit d’états individuels, l’être est toujours revêtu d’une forme, mais qui ne saurait donner lieu à aucune représentation spatiale ou autre, plus ou moins modelée sur celle de la forme corporelle); qui dit transmigration dit essentiellement changement d’état. C’est là ce qu’enseignent toutes les doctrines traditionnelles de l’Orient, et nous avons de multiples raisons de penser que cet enseignement était aussi celui des "mystères" de l’antiquité; même dans des doctrines hétérodoxes comme le Bouddhisme, il n’est nullement question d’autre chose, en dépit de l’interprétation réincarnationniste qui a cours aujourd’hui parmi les Européens. C’est précisément la vraie doctrine de la transmigration, entendue suivant le sens que lui donne la métaphysique pure, qui permet de réfuter d’une façon absolue et définitive l’idée de réincarnation; et il n’y a même que sur ce terrain qu’une telle réfutation soit possible. Nous sommes donc amené ainsi à montrer que la réincarnation est une impossibilité pure et simple; il faut entendre par là qu’un même être ne peut pas avoir deux existences dans le monde corporel, ce monde étant considéré dans toute son extension : peu importe que ce soit sur la terre ou sur d’autres astres quelconques; peu importe aussi que ce soit en tant qu’être humain ou, suivant les fausses conceptions de la métempsychose, sous toute autre forme, animale, végétale ou même minérale. Nous ajouterons encore : peu importe qu’il s’agisse d’existences successives ou simultanées, car il se trouve que quelques-uns ont fait cette supposition, au moins saugrenue, d’une pluralité de vies se déroulant en même temps, pour un même être, en divers lieux, vraisemblablement sur des planètes différentes; cela nous reporte encore une fois aux socialistes de 1848, car il semble bien que ce soit Blanqui qui ait imaginé le premier une répétition simultanée et indéfinie, dans l’espace, d’individus supposés identiques."
Page 134
"Nous ajouterons encore que, quoi qu’en prétendent les spirites et surtout les occultistes, on ne trouve dans la nature aucune analogie en faveur de la réincarnation, tandis que, en revanche, on en trouve de nombreuses dans le sens contraire. Ce point a été assez bien mis en lumière dans les enseignements de la H. B. of L., dont il a été question précédemment, et qui était formellement antiréincarnationniste; nous croyons qu’il peut être intéressant de citer ici quelques passages de ces enseignements, qui montrent que cette école avait au moins quelque connaissance de la transmigration véritable, ainsi que de certaines lois cycliques : «C’est une vérité absolue qu’exprime l’adepte auteur de Ghostland, lorsqu’il dit que, en tant qu’être impersonnel, l’homme vit dans une indéfinité de mondes avant d’arriver à celui-ci... Lorsque le grand étage de conscience, sommet de la série des manifestations matérielles, est atteint, jamais l’âme ne rentrera dans la matrice de la matière, ne subira l’incarnation matérielle; désormais, ses renaissances sont dans le royaume de l’esprit. Ceux qui soutiennent la doctrine étrangement illogique de la multiplicité des naissances humaines n’ont assurément jamais développé en eux-mêmes l’état lucide de conscience spirituelle; sinon, la théorie de la réincarnation, affirmée et soutenue aujourd’hui par un grand nombre d’hommes et de femmes versés dans la "sagesse mondaine" n’aurait pas le moindre crédit. Une éducation extérieure est relativement sans valeur comme moyen d’obtenir la connaissance véritable... Le gland devient chêne, la noix de coco devient palmier; mais le chêne a beau donner des myriades d’autres glands, il ne devient plus jamais gland lui-même, ni le palmier ne redevient plus noix. De même pour l’homme : dès que l’âme s’est manifestée sur le plan humain, et a ainsi atteint la conscience de la vie extérieure, elle ne repasse plus jamais par aucun de ses états rudimentaires...»"
DÉMASQUÉ de Jan Van Rijckenborgh
Troisième édition de 1984, pages 51 et 52
"Lorsque le corps physique meurt, une partie du corps éthérique meurt avec lui. Un véhicule éthérique peut être considéré sous quatre états de densité d'éthers, deux des aspects, les plus denses, meurent et se désagrègent immédiatement, en même temps que le corps physique. Ce qui reste du corps éthérique, ainsi que le corps astral et le corps mental, subsistent encore un certain temps de l'autre côté du voile.
De ce fait, la personnalité est déjà fortement mutilée par la mort, mais ses parties plus subtiles sont condamnées elles aussi à mourir. Elles se dissolvent en un temps plus ou moins long, variant entre deux et trente ans. Finalement il ne reste plus que le microcosme qui, vidé totalement de sa personnalité, cherche à revivre.
Une page d'Éric du blog "Je Boost"
"Pourquoi la réincarnation n'est peut-être pas ce que vous croyez?"
"Je me méfie toujours lorsqu'une doctrine est adoptée par l'Occident, car l’Occident est le roi pour adopter des illusions...
D'autant plus que la réincarnation adoptée par l'Occident, c'est le même esprit d'un corps à l'autre, ce qui ne peut pas être vrai.
La confusion vient du fait que l'on associe l'âme à l'esprit et inversement, ce qui est encore plus faux.
La tradition chinoise ou la tradition taoïste donc bien avant l’arrivée du bouddhisme est très claire, le shen donc l’esprit meurt avec le corps, car le shen est ce qui se développe avec le corps, c’est-à- dire, l’éducation, la personnalité, ce que vous percevez par vos sens, votre environnement, etc. L’âme n’est que le témoin de ce qui se passe, mais ce n’est pas vous, il faut bien le comprendre.
En fait, selon les taoïstes il y a deux âmes, l’âme éthérée que l’on nomme le Hun, c’est le mandat céleste ce qui vient du ciel donc c’est le yang et l’âme corporelle le PO c’est en quelque sorte votre enveloppe charnelle avec ce qu’il contient comme hérédité. Un exemple simple, l’apparition de fantôme dans de vieux manoirs qui n’ont pas l’air de bouger, c’est le PO qui n’a pas pu se libérer. L’âme éthérée n’est plus là, il reste une apparence sans esprit et sans âme... Cela arrive quand il y a des morts violentes...
Tout ce qui va avec votre personnalité va mourir, ce qui va rester c’est ce que vous avez contacté rarement dans votre vie, votre âme. Cela arrive que l’esprit et l’âme soit parfaitement aligné donc ce que vous exprimez au monde vient vraiment de votre âme. Et généralement plus vous vous occupez de votre développement spirituel plus vous exprimez votre âme.
Mais alors comment expliquer les réminiscences de mémoire d’enfant qui se souviennent d’une vie antérieure?
Justement, ce sont des mémoires appartenant au même "soi" comme une mémoire collective, mais il faut bien comprendre que c’est pas la même personne que la vie précédente même si elle a l’impression que c’est une autre vie. Ce n’est pas possible, ce n’est pas le même esprit.
Philippe Guillemant le physicien qui a révolutionné la connaissance du temps et des synchronicités va dans le même sens sur la réincarnation. Il dit que ce n’est pas notre esprit qui se réincarne, mais quelque chose qui vient du "soi", il dit aussi et c’est ce que je pense qu’il peut y avoir des réincarnations simultanées dans différentes époques en même temps.
Le problème est que votre esprit de l’humain est hyper limité et créé pour ne pas avoir une vue d’ensemble sinon on deviendrait fou. Donc quand on tente d’expliquer des choses, on partitionne, on cloisonne... comme la position de votre cerveau dans votre boîte crânienne...
Le défi aux personnes qui croient à la réincarnation est de se libérer de la doctrine bouddhiste. Généralement en Occident, on est content de se libérer de la doctrine catholique et de son paradis, mais on retombe dans une autre en croyant qu’elle détient toute la vérité. Même si le bouddhisme détient un fond de vérité comme chaque religion, ce n’est qu’une vue très partielle et limitée. Il est très difficile d’admettre que l’esprit peut mourir. La vision de cet article est entre la vision catholique et la vision bouddhiste, une partie retourne à la poussière, l’autre partie qui est la plupart du temps inconnue remonte vers le ciel, dualité Yin Yang.
Et si les médiums peuvent capter des informations de défunts, c’est évidemment l’âme qui donne des signes, mais ce n’est pas tout à fait la personne que nous avons connue. Cette âme qui est le témoin de ce que vous vivez se construit par ce que vous vivez, mais si votre âme se réincarne, n’oubliez pas que ce ne sera pas votre esprit, car le construit se construit peu à peu pendant notre vie terrestre.
Conclusion : l’esprit n’a qu’une vie, mais l’âme peut en avoir plusieurs. Ce qui lit et analyse cet article en ce moment c’est votre esprit..."
LES BOUDDHISTES CROIENT-ILS EN LA RÉINCARNATION ?
Extrait d'une conférence de Thích Nhất Hạnh (bouddhisme vietnamien) au "Village des Pruniers" le 22 décembre 1994
"D'abord il se peut que nous croyions que la réincarnation correspond à l'idée que l'âme entre dans le corps. Nous pouvons dire que l'âme est permanente et le corps impermanent. Lorsque nous nous débarrassons d'un corps nous pouvons entrer à nouveau dans un autre corps. L'immortalité de l'âme et l'impermanence du corps, c'est peut-être une première notion de réincarnation. Il se peut que nous commencions comme cela et que nous nous appelions bouddhistes, c'est accepté pour un débutant. Mais si vous continuez à être un bouddhiste vous devez pratiquer plus et l'idée de l'immortalité de l'âme doit faire place à une autre idée plus proche de la réalité."
LE LIVRE DU DIEU VIVANT de Bô Yin Râ (1952)
Page 284
"D'aucuns te disent que tu reviendras en un corps nouveau, en un temps futur, et ils se sont forgés des "règles" étonnantes, d'après lesquelles ils affirment pouvoir déterminer l'époque de ton retour en un corps terrestre.
D'autres te laissent t'anéantir à jamais par la mort de ton corps, car ils se fient uniquement à l'apparence visible qui, après la mort d'un Homme de la Terre, ne leur montre qu'un "cadavre" figé, sans rien, à côté, qui leur puisse faire admettre que cet Homme, d'une manière quelconque, soit encore en vie.
Les deux croyances sont également erronées!"
Cahiers de l'Unité, n°18 (avril-mai-juin 2020)
L'erreur réincarnationniste
"L’idée de la réincarnation entendue au sens littéral n’est pas d’origine orientale : c’est une idée européenne, moderne et récente. Il s’agit d’une déformation grossière et erronée de la doctrine traditionnelle de la transmigration. La théorie de la réincarnation n’a jamais été enseignée dans l’Inde ancienne, même par les Bouddhistes. Elle appartient en propre aux Occidentaux modernes ; ceux qui prétendent le contraire ne savent pas de quoi ils parlent. Coomaraswamy le démontre dans le texte que nous présentons ici, et l’indianiste Frits Staal l’a également confirmé par ses propres recherches.
En Occident, historiquement, l’idée de réincarnation a été formulée dans la seconde moitié du XVIIIe siècle en Allemagne par Gotthold Ephraim Lessing (1729-1781) dans son Die Erziehung des Menschengeschlechtes (L’éducation du genre humain) publié en 1780. On a dit qu’il en a proposé "une conception véritablement évolutionniste qui est un système post-mortem tendant vers la réalisation spirituelle de l’individu". En 1755, Kant l’avait déjà évoqué dans son Histoire générale de la nature et Théorie du ciel, de même qu’ensuite Georg Christoph Lichtenberg (1742-1790), et Johann Caspar Lavater (1741-1801). Gottfried von Herder (1744-1803) proposera l’idée de la migration planétaire de l’âme qui connaîtra un certain succès. Goethe, Schiller et Hegel la mentionnèrent également, mais c’est Schopenhauer (1788-1860) qui le fit de manière plus affirmée. Cette idée de réincarnation restera néanmoins un thème marginal qui ne prendra son essor qu’à la seconde moitié du XIXe siècle."
"En France, il semble que la théorie de la réincarnation se soit formée vers 1830 ou 1848 dans certains milieux socialistes français. Ces premiers inventeurs furent peut-être Charles Fourier (1772-183 et Pierre Leroux (1797-1871). Nous ne savons pas s’ils s’inspirèrent des Allemands ou s’ils l’ont "réinventée" d’eux-mêmes. Il est en effet possible que la même idée leur soit venue d’une façon indépendante, pour résoudre une question qui les préoccupait fortement, et qui était tout simplement celle de l’inégalité des conditions sociales. Quoi qu’il en soit, ce sont eux qui ont été vraiment les promoteurs de la théorie de la réincarnation."
"C’est donc aux spirites français de l’école d’Allan Kardec (1804-1869), qui avait fait de la réincarnation un véritable dogme, et à laquelle elle avait appartenu autrefois, que Helena Blavatsky (1831-1891), la fondatrice de la Société Théosophique, en 1875, a emprunté l’idée même de la réincarnation, quelques modifications, ou quelques perfectionnements si l’on veut, qu’elle ait pu y introduire, pour la rendre plus "philosophique", lorsqu’elle la reprit après l’avoir abandonnée temporairement sous une autre influence. Aussi étonnant que cela paraîtra à certains, tous ceux qui croient aujourd’hui en la réincarnation au sens littéral le doivent ainsi, qu’ils le sachent ou non, au spiritisme français et au Théosophisme de H. Blavatsky."
"De nos jours, toutefois, nombreux sont les Hindous qui croient eux aussi à la réincarnation de manière littérale, c’est-à-dire comme le passage de la même "âme" d’un corps à un autre, humain ou animal, au moment de la mort. C’est cette caution apportée maintenant par des Hindous, pourtant toujours de façon seulement déclarative, qui est devenue l’argument principal de ceux qui défendent cette idée absurde de la réincarnation. Sans mettre en doute la réalité de ces déclarations, que nous avons également entendues nous-même en Inde de différents côtés, la doctrine traditionnelle hindoue en conteste pourtant tout autant la valeur."
"Pendant l’occupation britannique, les théosophistes ont eu une très forte influence en Inde, ce dont peu de gens sont aujourd’hui conscients. La Theosophical Society avait transféré son bureau principal à Madras (Adyar) en 1885, où il se trouve encore actuellement, et avait attiré de nombreux Indiens dans ce mouvement. En dehors des Occidentaux, tous ceux qui y ont adhéré étaient des Indiens ayant reçu une éducation occidentale."
"Les théosophistes en Inde, contrairement à la plupart des colons de l’administration britannique, ont reconnu le statut de véritable spiritualité à l’Hindouisme, même si c’était selon l’idée fantaisiste qu’ils se faisaient de l’une et de l’autre, tout en prônant la transformation de la tradition hindoue pour la mettre en accord avec les valeurs occidentales de l’époque. Ce qui, disons-le en passant, prouve qu’ils ne comprenaient pas ce qu’est la spiritualité. L’adhésion des Indiens plus ou moins occidentalisés à la Société Théosophique fut leur manière de répondre à la dissension ressentie entre leur origine indienne et la vision occidentale du monde présentée sur leur propre sol de manière supérieure, et dévalorisante pour l’Hindouisme."
"Aujourd’hui, une certaine historiographie indienne et anglo-saxonne peu soucieuse de précisions associe Annie Besant au nationalisme politique et à l’indépendance de l’Inde au prétexte qu’elle fit partie dès les débuts de l’Indian National Congress, fondé en 1885. Comme ce Congrès devint plus tard, avec Gandhi et Nehru, le plus important parti politique indépendantiste – ce qu’il n’était pas destiné à être lors de sa fondation –, les théosophistes contemporains sont parvenus à tromper certains historiens et journalistes en jouant sur la chronologie des évènements."
"Au point de vue politique, Guénon qui avait bien connu à Paris le milieu des indépendantistes hindous, dont son maître fit partie dans une certaine mesure, soutenait évidemment ceux dont le point de vue était authentiquement traditionnel. Nous ne pouvons pas retracer ici l’histoire longue et complexe des Indiens qui participèrent à la libération de leur pays de l’occupant anglais, mais on sait que ce fut finalement le parti des "réformateurs" modernistes qui parvint à s’imposer politiquement au détriment de ceux qui représentaient l’Hindouisme véritable. L’Indian National Congress qui avait été créé, on vient de le voir, par l’administration anglaise et les théosophistes échappa aux mains de ses créateurs pour devenir un des acteurs majeurs de l’indépendance (Swarâj). C’est notamment l’arrivée de Gandhi (1869-1948) en 1916 qui permettra de transformer le Congrès en parti politique contre l’occupant anglais.
On sait qu’il fut avocat, ayant fait ses études de droit en Grande-Bretagne, et qu’il lutta pour les droits civiques de la communauté indienne en Afrique du Sud où il découvrit le traité de Henry Thoreau sur la Civil Disobedience (1849) dont il "hindouisa" les termes et en fit l’instrument de son action. Bien entendu, même si Guénon reconnaissait la légitimité et l’efficacité de sa lutte anti-anglaise, et que l’on peut saluer son rejet de la modernité et des technologies occidentales, il considérait qu’il était "fort ignorant lui aussi, il faut bien le dire, au point de vue traditionnel" (Lettre du 31 mars 1946), et qu’il n’avait "aucun titre à être considéré comme un représentant authentique de l’Hindouisme!" (Lettre du 15 mai 1949). Sans lui enlever les mérites de son combat, il est néanmoins parfaitement fantaisiste de le qualifier de "grand leader spirituel de l’Inde" ou de "guide spirituel de l’Inde" comme on le fait communément un peu partout, de manière assez ridicule, à la suite de Tagore."
"Le Parti du Congrès garda le pouvoir en Inde jusqu’en 2014. Il est toujours entre les mains de la famille Nehru. C’est sous le mandat d’Indira Gandhi, en 1966, que la Cour suprême inclût la notion de «renaissance des êtres» dans la définition du cadre de la foi hindoue: «L’acceptation de la croyance dans la renaissance et la préexistence des êtres»."
"L’expression symbolique de la transmigration qui fait pleinement partie des doctrines hindoues était chez eux incomprise et a conduit en Inde à une interprétation littérale généralisée qui est devenue une croyance dont on dit qu’elle fait partie de la foi hindoue.
C’est ainsi que la transmigration comprise uniquement et littéralement comme réincarnation s’est substituée à la véritable compréhension de la doctrine traditionnelle authentique. C’est sur cette croyance que les théories réincarnationnistes théosophistes et occidentales sont venues se surimposer pour lui donner un semblant de validation."
"Du côté occidental, la croyance littérale en la réincarnation apparaît comme un point saillant tout de suite mis en avant dès qu’il est question de l’Hindouisme. Certains orientalistes ont même affirmé que la réincarnation était "un point cardinal du dogme hindou". Ce à quoi Coomaraswamy répondait dans une lettre du 21 mai 1942: «S’il existe en Inde une doctrine de la transmigration (dans le sens du passage des états d’être à d’autres états d’être), la réincarnation (au sens du retour des individus à une incarnation sur terre) n’est pas une doctrine hindoue. La doctrine hindoue est, selon les mots de Shankaracharya, que "Il n’y a pas d’autre transmigrant (samsarin) que le Seigneur". Que ceci soit l’enseignement des Upanishads et des textes plus anciens pourrait être amplement soutenu par de nombreuses citations, et découle directement de la position que nos puissances ne sont "que les noms illusoires de Ses actes", qui est "le seul voyant, auditeur, penseur, etc., en nous", et du point de vue commun à l’Hindouisme et au Bouddhisme que c’est la plus grande de toutes les illusions de considérer "je suis celui qui agit". Dans les naissances et les morts successives, c’est Brahma, et non le "moi" qui va et vient.»
Chez les Occidentaux portés vers l’Orient, cette croyance excite violemment leur imagination et les conduit à se projeter dans d’autres vies humaines, et même animales chez certains, passées ou futures au gré de leur fantaisie, au lieu d’envisager de sortir du samsâra dont ils ne comprennent pas ce qu’il désigne, à savoir la série indéfinie des états multiples de l’être. Cette croyance les attache un peu plus à leur état d’existence actuelle, à leur "moi" qui n’est pourtant que peu, et qui reste pour eux le plus important, puisqu’ils placent leurs espérances dans "d’autres vies" et d’autres conditions à venir pour s’occuper de ce dont ils ne veulent pas réellement se soucier maintenant. À savoir les deux seules choses véritablement importantes dans la vie d’un être humain: le Salut ou la Délivrance. Cet attachement est directement contraire au détachement indispensable à toute vie spirituelle, et il participe à enchaîner l’être à la série indéfinie des cycles de manifestation."
"Si l’on parle d’états non-humains comme situés "avant la naissance" et "après la mort", c’est d’abord parce qu’ils apparaissent ainsi par rapport à l’individualité; mais il faut avoir bien soin de remarquer que ce n’est pas l’individualité qui passe dans ces états ou qui les parcourt successivement, puisque ce sont des états qui sont en dehors de son domaine et qui ne la concernent pas en tant qu’individualité. En effet, lors de la mort, c’est-à-dire lors de la dissolution du composé humain, il n’y a plus d’être humain à proprement parler, puisque c’est essentiellement ce composé qui est l’homme individuel."
Dans la Bible
Déductions erronées
Certains voudraient, au sujet de la réincarnation, faire dire à la Bible ce qu'elle n'a jamais dit.
Jean Baptiste n'est pas la réincarnation d'Élie
Il est absolument impossible qu'il puisse l'être car, selon 2 Rois 2.11, Élie n'a pas connu la mort mais a été élevé au Ciel dans un tourbillon, par un char de feu tiré par des chevaux de feu.
D'après la Bible, depuis -927 le prophète Élie est éternellement vivant...
L'Assomption exclut la réincarnation.
L'aveugle de naissance
Contexte : les juifs pensaient que toute maladie ou infirmité était forcément une punition divine.
Mais dans le cas d'un aveugle de naissance la punition ne peut qu'être destinée aux parents.
En effet, un aveugle de naissance ne peut pas souffrir du fait d'être aveugle, pour la bonne raison qu'il n'a aucune idée de ce que peut être la vue.
Par contre les parents peuvent souffrir (pensez à ce que ça vous ferait si votre enfant naissait aveugle).
L'explication logique est que les disciples, en posant une question volontairement idiote, tendaient la perche à Jésus pour que celui-ci réponde que les parents de l'aveugle avaient péché.
Il n'y a ici aucune place pour la réincarnation.
Les Premiers Chrétiens
Le deuxième Concile de Constantinople
Il ne faudrait pas s'imaginer qu'avant 553 l'Église aurait eu pour thèse officielle la réincarnation.
Il y avait une conception dominante : celle de la résurrection de la chair, qui excluait par nature l'autre conception, incompatible avec elle, des gnostiques.
Mais, dans cette autre conception, il n'y avait de toutes façons pas de réincarnation de la personnalité.
L'apôtre Paul
"Et comme il est réservé aux hommes de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement,"
(Hébreux 9.27)
Origène
Sa thèse de la pré-existence de l'âme n'était pas à prendre dans le sens où ce serait la personnalité qui se réincarnerait : c'était (peut-être) la même théorie que celle des Hindous, des Grecs, ou des Cathares.
Déviations
Constantin 1er, empereur romain chrétien.
Ensuite intolérance, persécution des païens, inquisition, colonialisme.
Et toujours cette prétention à l'universalisme...
Avec un bénéfice du doute pour les orthodoxes.
Mais là on s'écarte du sujet!
Conclusion
Spéculations
Un vivant ne peut pas savoir ce qu'est la mort.
Pour un vivant la mort n'est pas une expérience mais seulement une IDÉE qu'il se fait de cette chose.
Le mental
On ne va pas ici vous exhorter à ne surtout pas "être dans le mental".
Car le mental est un très bon outil, c'est un guide qui vous permet d'aller avec discernement jusqu'au point où il vous faudra continuer sans son aide.
Tous ceux qui veulent vous tromper ou vous manipuler préfèreront toujours que vous soyez dans les émotions, car ça leur facilite grandement le travail!
La mort
Vous ne pouvez pas en avoir une peur justifiée car vous ne savez pas encore vraiment ce que c'est.
Ce qui vous fait peur ce n'est pas la mort mais seulement l'idée que vous vous faites de la mort.
Et ça change tout...
Balancez l'idée par dessus bord!
Elle ne vous sert à rien et vous serez plus léger!
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