Sono sans retours
La solution idéale pour les petites salles et aussi les petits concerts en plein air
Les avantages qu'il y a à jouer sans retours
Avertissement
Ne jouez pas aux apprentis "ingénieur du son" avec ça!
Cette page s'adresse à des groupes qui jouent dans des endroits modestes, qui possèdent une petite sono d'une puissance de par exemple 2 fois 350 watts, qui savent s'écouter et qui veulent gérer eux-même leur son: ils trouveront ici la voie de la simplicité et de l'efficacité.
Mais vous allez au devant de grandes difficultés si vous vous imaginez pouvoir sonoriser d'autres groupes que le votre sans utiliser les fameux retours.
Car même avec des retours ce n'est pas facile et j'ai plus d'une fois assisté à ce genre de scène: les musiciens veulent plus de ceci ou moins de celà dans les retours, ça s'éternise tellement que le sondier exédé finit par monter sur scène, pour se ballader un peu partout pendant que les musiciens jouent, et pour en guise de conclusion écarter les bras et faire une tête d'ahuri d'un air de dire qu'il ne voit pas où il y a un problème :-)
Alors maintenant imaginez que c'est vous qui faites le son sans retour: les musiciens vont forcément dire que c'est normal qu'ils ne s'entendent pas car il n'y a pas de retours, et donc TOUT SERA DE VOTRE FAUTE!
À bon entendeur...
Les musiciens entendent la même chose que le public
Il n'y a pas de barrière
Les musiciens peuvent réellement communier avec le public.
Les musiciens ne sont pas enfermés dans une bulle sonore séparée, qui leur impose d'entendre un son différent que le son qu'entendent les gens dans la salle, qui les isole en les coupant de ce que perçoit le public.
La magie du contact opère mieux, l'émotion passe très bien, tout baigne dans la même ambiance.
Pourtant ne se passe-t-il pas quelque chose lors des grands concerts?
→ L'émotion ressentie lors des concerts dans des grands stades ne vient pas d'une énergie subtile qui circulerait entre les musiciens et le public. C'est un "effet de foule" provoqué par les pensées collectives du public et non par un réel charisme des musiciens. Et vous ne pouvez malheureusement pas compter là-dessus si vous n'êtes pas célèbre...
Le chanteur sait toujours exactement où il en est RÉELLEMENT au niveau sonore par rapport à l'ensemble, et ceci est extrêmement important pour bien chanter, pour être parfaitement à l'aise avec les nuances.
Le son est décentralisé
Encore plus riche et naturel que la stéréo
Le son n'est plus "aplati" et concentré en seulement deux sources.
Il y a autant de sources sonores que d'instruments, ce qui donne un très riche "relief".
Le panorama stéréophonique est là d'office, conditionné par l'emplacement physique des instruments.
Comme dans un orchestre symphonique.
Le son n'est pas altéré
Les instruments ne sont pas repris
Seules les voix sont amplifiées et mixées par une table, la sono est donc dans ce cas plus un "ampli de chant" à l'ancienne qu'une vraie sono.
Le micro, la table de mixage et les enceintes ne modifient plus le son qui sort de votre ampli de guitare.
On est certainement plus proche de la réalité avec un bon ampli à modélisation non sonorisé qu'avec du pur matériel vintage repris par une sono.
Configuration idéale pour l'improvisation
Se dépasser soi-même dans la magie de l'instant présent
C'est aussi la meilleure configuration possible pour se lâcher dans des improvisations collectives car les interactions entre les musiciens ne sont pas faussées par leurs préférences au niveau des retours.
Par exemple comment le guitariste pourrat-il réagir à la spontanéité du pianiste s'il a choisi de négliger le clavier — qui le gêne ou ne lui est pas utile — dans ses oreillettes?
Pour ça il faut être capable d'écouter et de respecter tout le monde, or il semble que de nombreux musiciens des "musiques actuelles" aient négligé cette phase lors de leur apprentissage. Il faut dire que le palliatif des retours est tellement pratique pour contourner l'obstacle...
Mais comment feraient-ils dans un orchestre symphonique, sans les sacro-saints retours et sans "potar" à tourner pour être plus fort que son voisin?
Comment est-ce possible?
Les enceintes sont placées DERRIÈRE
Il n'y a alors plus besoin de retours
Il faut bien sûr écarter et reculer au maximum les enceintes pour éviter le larsen.
En contrepartie, il faut bien évidemment placer le pied de micro bien au centre de la scène, et le plus en avant possible. Et s'il y a plusieurs micros il faut aussi, en plus de les écarter des enceintes, les écarter les uns des autres...
Les micros pour les chœurs peuvent être moins fort et dans les cas extrêmes on peut les éteindre sur la table de mixage dans les cas où éventuellement ils ne serviraient pas dans certains morceaux.
En plein air par temps non pluvieux il n'y a aucun problème pour écarter les enceintes, le seul problème peut venir des riverains qui se plaignent du tapage, mais ça c'est une autre histoire :-)
En cas de pluie ou de soleil trop ardent il faut demander un barnum... suffisamment grand pour le lieu!
Et pour ceux que cela intéresse, les enceintes à l'arrière s'accordent mieux aux préceptes du Feng Shui que les enceintes intercalées entre les musiciens et le public. Le Feng Shui ne dit absolument rien sur l'art de la sonorisation mais le simple bon sens nous permet de deviner ce qu'il pourrait en dire...
Les enceintes sont posées à même le plancher de la scène
Pas de pieds
Si les enceintes — positionnées derrière — étaient montées sur des pieds elles seraient plus proche de la hauteur des micros et le larsen serait favorisé.
Il est vrai que dans l'absolu une source sonore au ras du sol porte moins qu'une source sonore surélevée. Mais mon expérience m'a démontré (à l'occasion de situations difficiles où les baffles ne pouvaient pas être aussi éloignés des micros que je l'aurais souhaité) qu'avec les enceintes en hauteur on est plus gêné par le larsen et donc obligé de réduire le volume à la table de mixage. Alors qu'avec les enceintes posées à même le sol on peut pousser le volume plus fort pour que le chant s'entende mieux.
Le son n'a pas la propriété de rester au niveau du sol, le son monte très facilement, au moins jusqu'à la hauteur de nos oreilles, et même au-delà jusqu'aux étages des immeubles!
Si vous avez peur que le son des enceintes non surélevées ne porte pas assez, pensez aux klaxons des voitures et aux chiens qui aboient. La source sonore n'est pas au niveau des oreilles mais au niveau des jambes, et pourtant on entend très bien et ce même de loin, y compris si on se trouve au cinquième étage d'un H.L.M.!
De plus la scène est déjà surélevée par rapport au public. Mais de toutes façons ça marche aussi dans des endroits où il n'y a pas de scène, comme les bars.
La batterie est placée sur le côté
Sinon ça ne marche pas
Avec la batterie au milieu et sans retours, les musiciens de droite n'entendrons pas les musiciens de gauche et vice versa. Alors qu'avec la batterie sur le côté tout le monde entends tout le monde.
Celà doit venir du fait que le son de la batterie rayonne dans toutes les directions à la fois tandis que les amplis de guitare sont plus unidirectionnels...
La batterie ne doit pas seulement être sur le côté mais aussi sur le devant de la scène au même niveau que les autres musiciens: ceci afin que le batteur puisse bien entendre les amplis ainsi placés derrière lui.
Osez essayer et vous adopterez!
Bâtons dans les roues du son
Les salles sont mal conçues
Plus profondes que larges
Les petites salles des fêtes — et les parquets — sont souvent des rectangles avec la scène sur l'un des petits côtés.
On pourrait dire qu'elles sont au format "portrait" plutôt qu'au format "paysage".
Pourtant on y gagnerait à installer la scène en format paysage sur l'un des longs côtés: même dans les cas où les musiciens choisiraient de rester groupés au centre ils pourraient toujours écarter au maximum les enceintes derrière eux...
Les architectes ne risquent pas de changer la configuration
Surtout s'ils font un sondage auprès des musiciens!
Car les musiciens répondraient tous que le petit côté ça leur suffit (à partir du moment où il est assez large)...
Si un jour le son immersif devient la norme ça mettra tout le monde d'accord!
Dans les lieux équipés pour le son immersif (procédé pour l'instant plus utilisé dans les cinémas que dans les salles de concert) il y a des enceintes tout autour de la salle et même au plafond, et les musiciens sont au milieu.
→ Si, dans une telle configuration, un musicien n'entend pas son instrument C'EST QUE LE PUBLIC NE L'ENTEND PAS NON PLUS!
Cas où les retours sont obligatoires
Grands concerts
Devant des milliers de personnes
Dans un stade devant 80 000 spectateurs, là "il n'y a pas photo"!
Petits concerts mais très fort volume sonore
Pour faire vibrer le corps
C'est un choix qui ne plait pas forcément à tout le monde, mais il est possible que même dans une très petite salle la basse et la grosse caisse "cognent" dans les tripes et fassent vibrer la chemise et le pantalon... là aussi, la puissance sonore doit être tellement importante qu'il faut des retours pour éviter le larsen!
Sachez toutefois que pour ça il faut VRAIMENT avoir beaucoup de matériel et surtout savoir le maîtriser. Pas question ici de venir avec une misérable petite sono de 300 watts!
Avec de petits moyens et peu d'expérience il est préférable de ne pas se montrer trop prétentieux...
En cas de nécessité
Uniquement le chant dans les retours
Les musiciens auraient avantage à:
— 1) régler au préalable leurs instruments sans l'aide des retours;
— 2) demander ensuite uniquement le chant dans les retours;
— 3) annoncer à l'ingénieur du son que le groupe est prêt pour que commence la balance de la façade.
La plupart du temps les points 1) et 2) sont tout simplement oubliés!